Une équipe de recherche internationale a recensé les besoins en matière de compréhension des écosystèmes terrestres en Antarctique.
De vastes étendues de terre jonchées de roches, des tapis de mousses autour de petits cours d’eau et de la glace à profusion. Dans cet environnement descriptible, la biodiversité de l’Antarctique reste mal connue des écologues. Alors, par où commencer ? Publiée le 7 février dernier dans Science, une étude prépare le terrain pour de nouvelles recherches dans le champ de l’écologie en identifiant les lieux et les disciplines « manquantes » en Antarctique.
« Cela n’a pas de sens si plusieurs équipes de recherche travaillent sur les mêmes sujets quand on connaît les efforts que représente le déploiement de la science dans ces régions », explique Luis Pertierra, écologue du Musée national des sciences naturelles d’Espagne.
Par où commencer ?
L’étude identifie les secteurs géographiques du continent qui n’ont pas été explorés. Et même si les environs des stations scientifiques ont bien été étudiés, les auteurs ont inventorié les disciplines, telles que la génétique ou la taxonomie, qui permettraient d’améliorer la compréhension du fonctionnement des écosystèmes.
« Nous avons analysé des données et travaillé avec des chercheurs de différents groupes taxonomiques pour passer en revue les principaux axes de recherche. Ces lacunes dans les connaissances nous ont permis d’identifier les groupes et les zones les plus étudiés, ceux qui ont le plus de connaissances et ceux qui en ont le moins », a déclaré la Dre Juliana Vianna, biologiste membre de l’Instituto Milenio Base.
Les vertébrés, comme les manchots, sont déjà bien connus, bien que les interactions entre ces animaux le soient moins. Il y aurait plus de 2 000 espèces décrites à ce jour, mais le potentiel de découverte reste encore très grand, selon l’étude, surtout chez les invertébrés et les microorganismes.
« Dans la glace, ce sont majoritairement les algues et les bactéries qui peuvent vivre dans des poches d’eau, mais dans les secteurs où la roche est apparente et où la terre est à nu, le potentiel de découverte est plus grand », nous explique Luis Pertierra, en désignant sur la carte des zones grises où aucune étude n’a encore été menée.
Camille Lin, Polar Journal AG
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