Le parti Demokraatit gagne les élections du 11 mars au Groenland. Un retournement dans la politique de l’île.

Menace militarisée, visite de courtoisie et proposition d’investissement… Les initiatives du président américain ont dynamisé les élections groenlandaises. Hier, ce pays de 57 000 habitants a enregistré une hausse de participation. Parmi les 40 500 détenteurs du droit de vote, 26 000 se sont déplacés dans les 72 bureaux pour donner vainqueur le parti de centre droit Demokraatit, favorable à l’entrepreneuriat, en lui accordant 30 % de leurs suffrages.

Derrière eux, avec 24,1 % des votes, le parti Naleraq, populiste de centre-droite et pro-américain, réalise une montée spectaculaire en doublant son score. « C’est la première fois que ces deux partis historiquement moins représentés gagnent les élections, c’est un retournement complet du paysage politique auquel nous assistons », estime Michael Wenger, directeur de Polar Journal AG.

Bien que Demokraatit et son leader Jens-Frederik Nielsen ne soient pas favorables aux avances du président américain et les rejettent, ils n’excluent pas un rapprochement avec Naleraq, prônant l’unité.

En troisième position, le parti précédemment au pouvoir plutôt social Inuit Ataqatigiit est sauvé par les grandes villes et obtient 21,6 % des voix. « La question maintenant, c’est de savoir avec qui Demokraatit s’associera », remarque Michael Wenger.

Bien que tous les partis soient favorables à l’indépendance du Groenland vis-à-vis de la couronne danoise, les deux partis historiquement majoritaires, Inuit Ataqatigiit et Siumut, prônent une transition douce de leur statut. Cette fois-ci, Siumut collecte 14,9 % des suffrages et, selon Masaana Egede, rédacteur en chef de Sermitsiaq, Siumut a eu « du mal à établir une ligne claire ».